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7 février 2012

FRANÇOIS TRUFFAUT, IL AURAIT EU 80 ANS

L'homme qui aimait les femmes et le ­cinéma plus encore éprouverait probablement une fierté mêlée d'agacement à se voir statufié. Portrait voilé

françois Truffaut

François Truffaut, né le 6 février 1932 à Paris et mort à 52 ans le 21 octobre 1984 à Neuilly-sur-Seine d’une tumeur du cerveau, est un réalisateur et scénariste de cinéma français. Il a également été acteur et critique de cinéma. Il fait partie du groupe de cinéastes issus des Cahiers du cinéma, qui ont constitué la Nouvelle Vague. Il a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma.

Biographie[modifier]

Enfance (1932-1948)[modifier]

Né le 6 février 1932 de père inconnu au terme d'une grossesse cachée, il ne retrouvera son père biologique, un dentiste juif (Roland Lévy, né à Bayonne en 1910, fils de Gaston Lévy et de Berthe Kahn), qu'en 1968. Sa mère, Jeanine de Monferrand, secrétaire au journal L'Illustration, confie son bébé à une nourrice[1].

Son père s'installe à Belfort en 1954 où il épouse Andrée Blum, en juillet 1949, boulevard Carnot, au centre-ville, et exerce dans le cabinet dentaire installé au troisième étage de l'immeuble. En 1959, ils se séparent après avoir mis au monde deux enfants[2].

Sa mère épouse le 9 novembre 1933 Roland Truffaut[note 1], dessinateur[1] dans un cabinet d'architecte-décorateur, qui reconnaît l'enfant à l'état civil. Celui-ci est confié le plus souvent à sa grand-mère, Geneviève de Monferrand, qui habite rue Henry-Monnier dans le 9e arrondissement de Paris[3].

François Truffaut va à l'école maternelle de la rue Clauzel[4] puis au lycée Rollin, théâtre de ses premiers « 400 coups ». Dès 1939, le jeune François Truffaut, passionné de lecture, fréquente aussi les cinémas, le soir et souvent pendant les heures de classe. Il collectionne près de trois cents dossiers constitués d'articles de journaux découpés et de photographies volées dans les cinémas[1] sur les cinéastes, Renoir, Gance, Cocteau, Vigo, Clair, Allégret, Clouzot, Autant Lara... En 1943, il trouve un complice de ces escapades en son voisin de classe de l'école de la rue Milton, Robert Lachenay[1]. En 1944, il retrouve définitivement le deux pièces de ses parents, rue de Navarin. Il n'a pas de chambre et dort dans le couloir. Ses parents passent habituellement leurs week-ends à Fontainebleau, sans lui[5]. La découverte du journal de son père lui apprend la vérité sur sa naissance[1].

À partir de 1946, ayant quitté l'école, il vit de petits boulots, coursier, magasinier, soudeur à l'acétylène dans une usine[4], puis grainetier[1]. Il découvre avec son ami Robert Lachenay le cinéma américain, fréquente assidûment les cinéclubs et finit par rencontrer le critique de cinéma André Bazin qui anime un Centre d'initiation cinématographique dans le cadre d'un programme gouvernemental, Travail et Culture. Encouragé par celui-ci, il ouvre en 1948 avec Lachenay un ciné-club, Cinémane, dans une salle du boulevard Saint-Germain[1]. Le programme mirifique de la seconde séance n'est pas honoré et les billets doivent être remboursés. L'affaire finit au poste. Le beau-père de François Truffaut fait l'objet d'une enquête de police qui amène le commissaire à décider de placer l'adolescent dans le Centre d'observation des délinquants mineurs de Villejuif[1].

Le cinéaste a plus ou moins transposé certains de ces épisodes de sa vie dans Les Quatre Cents Coups et son personnage d'adolescent dans celui d'Antoine Doinel. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Doinel « sèche » son cours de gym pour lire La Recherche de l'absolu[6]. Truffaut était lui-même grand lecteur de Balzac, dans sa jeunesse. Il le montre ouvertement en faisant ressurgir Balzac dans un autre film, Baisers volés. Antoine Doinel (Truffaut ?), y vit littéralement l’intrigue du Lys dans la vallée. Mais Fabienne Tabard, en qui il voit l'héroïne du roman, le rappelle à la réalité : « Moi aussi, dit-elle, j’ai lu Le Lys dans la vallée, mais je ne suis pas Madame de Mortsauf et vous n’êtes pas Félix de Vandenesse[7]. »

Critique et écrivain (1949-1956)[modifier]

Au sortir de cinq mois de maison de redressement, en 1949, André Bazin le fait travailler à la section cinématographique de Travail et Culture[4] et lui ouvre les portes de quelques magazines. Il rédige ses premiers articles dès 1950. À la suite d'une déception amoureuse, il s'engage dans l'armée en 1951 pour se faire tuer en Indochine[1]. Envoyé en Allemagne, il prolonge une permission à Paris au-delà du terme de celle-ci. Il fait de la prison militaire pour désertion, puis se fait réformer pour instabilité caractérielle, toujours grâce à André Bazin. Celui-ci l'héberge chez lui, à Bry-sur-Marne et lui trouve, en 1952, un poste au service cinématographique du ministère de l'Agriculture où son contrat de quelques mois n'est pas renouvelé[4].

François Truffaut publie des articles pour les Cahiers du cinéma puis entre dans la revue Arts en 1953[4]. Au sein de ces revues, il est de la jeune garde constituée autour d'André Bazin, Claude Chabrol, Jacques Rivette, Jacques Demy, Eric Rohmer, Jean-Luc Godard... Son pamphlet Une certaine tendance du cinéma français[8] dit avec éclat ce que pensent ces cinéastes tout bas. L'année suivante il réalise un bout d'essai, Une visite, son premier court métrage, rédige le scénario de A bout de souffle. En 1955, il réalise ses premières interviews avec Alfred Hitchcock puis publie une nouvelle, Antoine et l'orpheline, dans la revue La Parisienne[4].

En 1956 il se fait embaucher comme assistant du réalisateur Roberto Rossellini, « l'homme le plus intelligent que j'ai connu », dans trois films[4] qui n'aboutissent pas[1]. C'est alors qu'il est appelé par Henri-Pierre Roché. Le collectionneur a remarqué un des articles[9] du critique où celui-ci mentionne en termes pertinents et élogieux son livre Jules et Jim, alors roman sans succès. Une amitié exceptionnelle et brève naît autour de l'expérience de l'enfance, des femmes, de l'écriture. Le romancier incite le futur cinéaste à réaliser des films de ses deux romans, ce qu'il tardera à faire tant l'œuvre d'Henri-Pierre Roché le fascine.

Cette rencontre le conforte dans la position qu'il défend, avec violence, dans les Cahiers du cinéma contre le cinéma français de l'époque, celle qui prône le cinéma d'auteur et, dans la lignée des idées d'André Bazin[1], une narration subjective qui jette un regard objectif, en usant de la profondeur de champ et du plan séquence tout en respectant la continuité du cours de la vie.

Cinéaste (1957-1984)[modifier]

En 1957, il se lance dans la réalisation, fonde une société de production, Les Films du Carrosse, ainsi nommée en hommage à Jean Renoir et son film Le Carrosse d'or, et tourne Les Mistons[4]. Cet « homme qui aimait les femmes » se marie le 29 octobre avec Madeleine, fille d'Ignace Morgenstern, propriétaire de la société de distribution cinématographique Cocinor[4]. Il en a deux filles, Laura, née le 22 janvier 1959, et Éva, née le 28 juin 1961. Homme à femmes incorrigible, il divorce en 1964.

En 1959, il tourne Les Quatre Cents Coups, qui devient un succès immédiat, ouvrant la porte au mouvement de la Nouvelle Vague et à sa carrière mondiale. Le succès lui permet l'année suivante de venir au secours (via Les Films du Carrosse) de Jean Cocteau, à court de producteur durant le tournage du Testament d'Orphée[4]. La même année, il signe le Manifeste des 121[4].

En 1963, Les Films du Carrosse coproduisent Mata Hari, agent H 21, et Truffaut participe à la rédaction des dialogues et du scénario[4]. La célébrité redoublée par Jules et Jim lui vaut, en 1965, d'être le sujet exclusif d'une émission de télévision, Cinéastes de notre temps[4].

En 1968, Truffaut fait une demande en mariage à la famille de son actrice préférée et sa cadette de seize ans, Claude Jade, « la petite fiancée du cinéma », encore mineure, qui a tourné dans Baisers volés. Mais il ne se présente pas à la cérémonie, fuyant un second mariage dans ses activités professionnelles et politiques liées aux événements. La question de l'engagement politique du cinéaste est l'occasion d'une scission entre les anciens amis de la Nouvelle Vague, François Truffaut défendant la position modeste d'un homme accomplissant sans hypocrisie son métier à l'adresse du spectateur plutôt qu'au service d'une cause que celui-ci n'a pas achetée avec son billet. Dans l'affaire Langlois, il s'engage dans le Comité de Défense de la Cinémathèque Française[4]. Truffaut et Claude Jade resteront d'excellents amis et il la fera tourner dans Domicile conjugal et L'Amour en fuite.

François Truffaut, séducteur compulsif dès le soir tombé comme il s'est trouvé décrit dans le journal d'Henri-Pierre Roché qui a inspiré L'homme qui aimait les femmes[note 2], a en effet été amoureux, de la même façon sans doute que ses spectateurs, de toutes ses vedettes[note 3] comme autant d'icônes[note 4]. Son dernier amour fut l'actrice Fanny Ardant (Vivement dimanche !, La femme d'à côté), avec laquelle il a eu une fille, Joséphine, née le 28 septembre 1983.

À partir de 1968, il enchaîne les films au rythme d'un tous les un ou deux ans, jusqu'à ce que se déclare une tumeur cérébrale. En mars 1984, il apparaît courageusement sous le masque de la maladie dans l'émission Apostrophes que Bernard Pivot lui consacre à l'occasion de la réédition - sous le titre Hitchcock Truffaut - du livre qu'il avait publié sur son maître en 1966. L'intervention chirurgicale ayant été trop tardive, la mort survient le 21 octobre 1984 à l'hôpital américain de Paris de Neuilly-sur-Seine. Il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise et ses cendres sont inhumées au cimetière de Montmartre à Paris.

François Truffaut apparaît comme acteur de plusieurs de ses films : La Chambre verte (1978), La Nuit américaine (1973), L'Enfant sauvage (1970), il apparaît également dans L'Histoire d'Adèle H. (1975), furtivement au début de L'Homme qui aimait les femmes (1977).

En 1977, il accepte de jouer dans Rencontres du troisième type de Steven Spielberg, dans le rôle du scientifique français Lacombe. Spielberg est en effet un grand passionné de la filmographie de Truffaut et voulait absolument que ce dernier vienne jouer dans son film. Comme Truffaut parlait très mal anglais, Spielberg accepta qu'il ne parlât que français et que ses propos soient traduits par un collègue assistant dans la version originale.

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