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11 juin 2012

Serge Gainsbourg

WIKIPEDIA

 

Serge Gainsbourg (né Lucien Ginsburg) (2 avril 1928 à Paris - 2 mars 1991 à Paris) est un auteur-compositeur-interprète, pianiste, scénariste, metteur en scène, écrivain, acteur et cinéaste français[1].

Fils d'immigrants russes juifs[2],[3],[4], il veut d'abord être artiste-peintre. Il devient célèbre en tant qu'auteur-compositeur-interprète qui aborde de nombreux styles musicaux, ainsi que le cinéma et la littérature. Ses débuts sur scène sont difficiles, en raison de son physique. Toute sa vie, Serge Gainsbourg souffre de ce sentiment de rejet et de l'image que lui renvoie son miroir : celle d'un homme que l'on qualifie de laid. Il réalise plusieurs films et vidéo-clips et compose plus de quarante musiques de films.

Il se crée avec les années, une image d'un poète maudit et provocateur, mais pas pour autant en marge du système (« J'ai retourné ma veste quand je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison », déclare-t-il). Les textes de ses chansons jouent souvent sur le double sens et illustrent son goût pour la provocation, en particulier polémique (Lemon Incest) ou érotique (Love on the Beat, Les Sucettes). Serge Gainsbourg aime également jouer avec les références littéraires comme Alphonse Allais (l'Ami Caouette)[réf. nécessaire] ou Verlaine (Je suis venu te dire que je m'en vais). Cependant il considère la chanson, et en particulier les paroles de chanson, comme un « art mineur[1] » du fait que, contrairement à la peinture, par exemple, il ne nécessite aucune initiation pour être apprécié[5]. Malgré cela il travaille parfois beaucoup la forme poétique de ses textes.

Gainsbourg séduit au cours de sa vie chanteuses et actrices, souvent renommées pour leur beauté : de Brigitte Bardot à Jane Birkin[1], avec qui il a son troisième enfant Charlotte Gainsbourg. Après leur séparation, il rencontre « Bambou », Caroline Paulus[6] de son vrai nom, qui lui donne son quatrième et dernier enfant, Lucien Gainsbourg, dit « Lulu ».

Gainsbourg a une influence considérable sur des artistes français comme Taxi Girl, Renaud ou encore Étienne Daho[7] mais également sur des artistes internationaux tels que Beck, Portishead et le compositeur David Holmes.

Biographie[modifier]

Enfance et jeunesse[modifier]

Son père, Joseph Ginsburg, né à Kharkov (Ukraine) en 1898, d'abord intéressé par la peinture, entre au Conservatoire de Petrograd, puis à celui de Moscou pour étudier la musique : il choisit le piano. Puis, en Crimée, il rencontre Olga Besman, une séduisante mezzo-soprano qui devient son épouse[8]. C'est en 1919 que Joseph et Olga quittent la Russie pour Paris, fuyant la guerre, le bolchevisme et l'antisémitisme, passent par Istanbul, puis Marseille. Joseph est pianiste de bar et de cabaret, Olga chante au conservatoire russe. Ils vivent rue de la Chine dans le 20e arrondissement de Paris. Ils ont un premier fils, Marcel, qui meurt en bas âge de maladie. Ils ont ensuite une fille, Jacqueline, en 1926, puis des faux jumeaux, Liliane et Lucien, en 1928, nés à la maternité de l'Hôtel-Dieu de Paris dans l'Île de la Cité. La famille Ginsburg obtient la nationalité française le 9 juin 1932[9].

Dans son enfance, le petit Lucien vit dans les quartiers populaires de Paris, le 20e puis le 9e arrondissement. Son père tente de lui apprendre le piano classique et le pousse vers le monde de la peinture.

Les années de la Seconde Guerre mondiale sont difficiles : il est obligé de porter l'étoile jaune (« Une étoile de shérif », dira-t-il plus tard par dérision, ou « Je suis né sous une bonne étoile ... jaune »). Les métiers artistiques sont interdits aux Juifs et plus personne ne veut engager son père comme pianiste. Ce dernier doit par conséquent passer en zone libre en 1942 pour retrouver du travail et échapper à la misère. Les contrôles de police sont de plus en plus nombreux dans la capitale et toute la famille finit par le rejoindre en janvier 1944 dans la région de Limoges avec de faux papiers. Ils se réfugient au Petit Vedeix en Haute-Vienne sous le nom de Guimbard. Les filles sont cachées dans une institution religieuse et Lucien, dans un collège jésuite, à Saint-Léonard-de-Noblat. Il y est pensionnaire sous sa fausse identité. Un soir, la Gestapo fait une descente dans l'établissement pour vérifier qu'aucun enfant juif ne s'y trouve. Les responsables du pensionnat l'envoient se cacher seul dans la forêt, où il passe la nuit entière avec la peur d'être pris et tué. Il vivra par la suite avec le sentiment d'être un rescapé[10].

Durant ces années de guerre, la famille Ginsburg se voit retirer entièrement la nationalité française par une commission spéciale mise en place par le régime de Vichy, parce qu'ils sont « israélites sans intérêt national ». Sur l'un des rapports de la commission, retrouvé en 2010[11], on peut lire, à propos de Joseph, le père de Serge : « Exerçant la profession de pianiste, le nommé Ginsburg qui se déplace fréquemment réside actuellement à Lyon. […] Son fils Lucien est inscrit au collège Du Guesclin. […] Il ressort néanmoins que l’intéressé a quitté la capitale en 1941 pour la zone libre pour s’éviter des ennuis en raison de sa confession. » La commission tranche : « retrait général ». Serge Gainsbourg n'a jamais rien su de cette dénaturalisation.

De retour à Paris après la libération, la famille s'installe dans le XVIe arrondissement de Paris. Lucien est en échec scolaire et abandonne, peu avant le bac au lycée Condorcet. Il s'inscrit alors aux Beaux-Arts, mais il est rebuté par les études mathématiques et abandonne. Il y rencontre en 1947, Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes qui a des accointances avec les surréalistes et qui devient sa compagne. Il l'épousera le 3 novembre 1951[12].

L'année 1948 est une année importante pour Lucien. Il fait son service militaire à Courbevoie, où il sera envoyé régulièrement au trou pour insoumission. Il y commence sa « période » éthylique ; privé de permission, il s'enivre au vin avec ses camarades de régiment. C'est également durant cette période qu'il apprend à jouer de la guitare.

Un déclic avec Boris Vian[modifier]

Jusqu'à l'âge de trente ans, Serge Gainsbourg vit de petits boulots. Il est tour à tour professeur de dessin, de chant, surveillant… Mais son activité principale est la peinture. Il aurait aimé être un génie de la peinture comme Francis Bacon ou Fernand Léger, dont il fut l'élève, mais, en 1954, il abandonne la bohème pour devenir crooner de piano-bar dans les casinos de la côte comme le Touquet Paris-Plage, où il joue au Club de la Forêt, ou Deauville et dans des boîtes parisiennes comme Madame Arthur.

Il a une révélation en voyant Boris Vian au Milord l'Arsouille, qui écrit et interprète des textes provocateurs, drôles, cyniques, loin des vedettes du moment, comme Dario Moreno ou Annie Cordy. Bientôt, engagé comme pianiste d'ambiance par Francis Claude, directeur artistique du cabaret, Serge Gainsbourg accompagnera à la guitare la chanteuse Michèle Arnaud[13]. En 1957, c'est par hasard que Michèle et Francis découvrent avec stupéfaction les compositions de Gainsbourg en allant chez lui voir ses toiles. Le lendemain, Francis Claude pousse Serge sur scène. Mort de trac, il interprétera son propre répertoire (dont Le poinçonneur des lilas)[14]. Puis Claude le présente dans son émission sur les ondes de Paris-Inter le 5 janvier 1958. Michèle Arnaud (et plus tard, en 1966, son fils Dominique Walter) sera d'ailleurs la première interprète de Serge[13]. Il commence à déposer ses titres à la SACEM. Elle enregistrera, dès 1958, les titres La Recette de l'amour fou, Douze Belles dans la peau, Jeunes Femmes et vieux messieurs et La Femme des uns sous le corps des autres[15]. C'est là qu'il fait ses premières armes, compose de nombreuses chansons et même une revue musicale. Il se lance aussi dans une course effrénée après les femmes, qu'il séduit en grand nombre, ce qui l'éloigne de son épouse, Élisabeth Levitzky. Ils divorcent en octobre 1957, six ans après leur mariage[12].

En studio, il commence sa fructueuse collaboration avec Alain Goraguer, déjà arrangeur de Boris Vian[13]. Son premier album, Du chant à la une d'où est extrait Le Poinçonneur des Lilas, premier succès en 1958, détonne, mais est un échec commercial. Il sera remarqué par Marcel Aymé, qui dit que ses chansons « ont la dureté d'un constat ». Son maître Boris Vian, avant de mourir en 1959, le compare à Cole Porter.

Lorsque l'époque des yéyés arrive, il a 32 ans et n'est pas très à l'aise : il passe en première partie de Brel ou de Gréco, mais le public le rejette et les critiques, cruelles, se moquent de ses grandes oreilles et de son nez proéminent. Débute, avec Gréco, une collaboration qui durera durant toute cette période « Rive Gauche », dont le point d'orgue sera La Javanaise à l'automne 1962[13].

Il fera en 1964 quelques duos avec l'artiste Philippe Clay auquel il ressemble de façon troublante[16].

Il rencontre alors Elek Bacsik et Michel Gaudry et leur demande de faire un disque avec lui. Ce sera Gainsbourg Confidentiel empreint d'un jazz archimoderne qui plait tant à Gainsbourg, mais qui, il le sait, ne lui permettra jamais d'accéder au succès. Ce disque ne se vend qu'à 1 500 exemplaires. Sa décision était prise dès la sortie du studio : « Je vais me lancer dans l'alimentaire et m'acheter une Rolls ». Malgré tout, son album suivant, Gainsbourg Percussions, inspiré (parfois directement - et sans droit d'auteur [17]) des rythmes et des mélodies de Miriam Makeba et Babatunde Olatunji, reste encore à l'écart de la vague yéyé qui apparaît et fera la fortune de Gainsbourg. [pas clair]

L'Eurovision pour France Gall[modifier]
Serge Gainsbourg et France Gall recevant le Grand Prix du Concours eurovision de la chanson 1965 gagné avec Poupée de cire, poupée de son

C'est en écrivant pour Juliette Gréco (Accordéon, La Javanaise) et Petula Clark (La Gadoue) qu'il rencontre ses premiers succès, mais c'est avec Françoise Hardy (Comment te dire adieu ?) et surtout France Gall qu'il va réussir à séduire un public jeune. Après ses premiers succès gainsbourgiens (N'écoute pas les idoles, Laisse tomber les filles), France Gall remporte, le 20 mars 1965, le grand Prix du Concours Eurovision de la chanson après avoir choisi le titre Poupée de cire poupée de son, écrite par Gainsbourg à l'instigation de Maritie et Gilbert Carpentier, parmi les dix qu'on lui proposait. La chanson lauréate devient le tube international qui passe sur toutes les ondes et que France Gall enregistre même en japonais[18]. Gainsbourg continue dans la veine du succès avec France Gall, en 1966, grâce à Baby Pop et surtout aux Sucettes à l'anis.

Il échappe en tant qu'interprète au ghetto de la « chanson française de variétés » (par opposition à la pop) avec Qui est in ? Qui est out ?, qui passera largement à l'émission Salut les copains, lui donnant son entrée à part entière chez les « yéyés ».

Un hymne pour réconforter les troupes durant la guerre des six jours[modifier]

En 1967, l'artiste écrit la chanson Le Sable et le Soldat[19] en soutien à Tsahal[20] pendant la Guerre des Six Jours. Ce travail est réalisé à la demande de l’attaché culturel de l’ambassade d'Israël, qui souhaite envoyer une marche militaire nouvelle pour remonter le moral des troupes israéliennes à la veille pressentie de violents combats[19]. Le compositeur entretenait une relation particulière avec l'État hébreu[19] du fait de ses origines. La maquette du texte est écrite en français : elle est enregistrée en direct en moins de 2 minutes, avec un accompagnement mélodique d'orgue électrique[19] le 6 juin 1967. Une traduction en hébreu est réalisée, mais ne sera pas enregistrée. Confiée à la navette diplomatique de l'ambassade, la bande magnétique du précieux morceau prend l'avion pour Tel-Aviv[19]. L'importance de ce conflit armé éclair et majeur pour l'État d'Israël jettera un voile d'oubli sur cet enregistrement qui va directement grossir les archives de la radio Kol Israël. Vingt-cinq années plus tard, le collectionneur Jean-Gabriel Le Nouvel, qui en connait l'existence, effectue des recherches très approfondies pour localiser la précieuse bande et l'exhume des archives[19]. La version initiale restaurée a fait l'objet d'une radiodiffusion en exclusivité depuis les studios de la RCJ en 2002.

Les paroles de cette chanson étonneront beaucoup de monde lors de cette diffusion et le magazine Tribune juive, écrira dans son article : «…Et pourtant, Gainsbourg n'était pas attaché à Israël. D'ailleurs, il n'y a jamais mis les pieds. Et lorsqu'il parlait de ses racines, il préférait évoquer la Russie de ses parents. Peut-être avoue-t-il dans cette chanson ce qu'il n'a jamais osé dire ?"» … «Personne ne se doutait que Gainsbourg même s'il ne s'est jamais caché d'être juif, aurait écrit une chanson si engagée pour le jeune État d'Israël à l'issue de la guerre des 6 jours et de la libération de Jérusalem. Si Gainsbourg n'a jamais caché ses origines ("Je suis né sous une bonne étoile... jaune", disait-il), le monde était loin de s'imaginer que l'artiste composerait une chanson aussi engagée pour le jeune État d'Israël.»….

Le label Kol Record est chargé, trente ans plus tard, par Jean-Gabriel Le Nouvel d'assurer la production et l'enregistrement de l'adaptation musicalement inédite en hébreu Al Holot Israel. Elle est interprétée par la Leakat Tsvait (La Chorale) de Tsahal : La Leakat Magav[21].

Muses et nouvelles passions amoureuses[modifier]

Fin de cette même année, il vit une passion courte, mais forte avec Brigitte Bardot à qui il dédie la chanson Initials B.B. après lui avoir écrit quelques titres emblématiques : Harley Davidson, Bonnie and Clyde, Je t'aime... moi non plus. Ce dernier titre est d'abord enregistré avec elle en duo en 1967 en version symphonique. Mais il sera rendu célèbre l'année suivante par Jane Birkin. La version originale, d'abord gardée secrète par Serge Gainsbourg à la demande de Brigitte Bardot, ne sortira qu'en 1986 : elle devient alors elle aussi un tube.

Sur le tournage du film Slogan, en 1968, il rencontre Jane Birkin pour laquelle il sera à nouveau auteur-compositeur. Je t'aime... moi non plus et 69 Année érotique sont d'immenses succès[1] qui dépassent les frontières. Ils deviendront pendant dix ans un couple très médiatique, faisant régulièrement la une de l'actualité couverte par les médias, chacun enchaînant disque et tournage, concerts et apparitions photographiques.

Pour la petite histoire, les deux protagonistes Serge et Jane se retrouvent, sans se voir, lors de la mort d'Édith Piaf, sur un lieu commun, le 10 octobre 1963 alors que tout le monde s'agglutinait pour regarder la dépouille de la chanteuse : Jane, encore adolescente, vivait dans une famille française qui habitait le même immeuble que la célèbre môme Piaf[22].

Les années 1970 : décennie majeure[modifier]

Les années 1970 sont marquées par l'écriture et la composition de quatre albums phares[1] : Histoire de Melody Nelson en 1971, Vu de l'extérieur (et son tube Je suis venu te dire que je m'en vais) en 1973, Rock around the bunker en 1975, et L'Homme à tête de chou avec ses sulfureuses Variations sur Marilou en 1976. Si, au départ, ces albums rencontrent peu de succès commercial (les ventes plafonnent à 30 000 exemplaires), ils le hissent à l'avant-garde de la chanson française[réf. nécessaire]. Histoire de Melody Nelson est accueilli par la presse comme « le premier vrai poème symphonique de l'âge pop »[réf. nécessaire]. Cet album-concept, produit et arrangé par Jean-Claude Vannier, raconte l'histoire d’une lolita dont Gainsbourg narre les exploits. L’album est influencé par la scène rock anglaise avec ses arrangements guitare. Cet album a eu une influence considérable sur des artistes comme le groupe Air, David Holmes, Jarvis Cocker, Beck et Dan the Automator.

En 1975, il sort l'album Rock Around the Bunker. Avec Rock around the bunker il pousse la provocation à son comble : il tourne en dérision, au second degré, l’esthétique nazie. L’album, enregistré à Londres, est radicalement rejeté par les programmateurs de radio qui ne voient dans cette farce façon Boris Vian qu'une provocation scandaleuse avec des titres comme Nazi rock, SS si bon ou Tata teutonne. Pourtant, à la fin de la décennie 1980, cet album sera couvert de disques d'or[réf. nécessaire]. Il compose également des tubes comme L'Ami Caouette. En 1979, il rejoint le groupe rock Bijou sur scène et verse une larme : le jeune public rock lui fait une ovation.

En mai 1973, Serge Gainsbourg est victime d’une crise cardiaque et la transforme en élément promotionnel en annonçant à la presse, depuis son lit d’hôpital, qu'il va réagir « en augmentant sa consommation d'alcool et de cigarettes ». Il continue à boire et à fumer, fidèle au personnage qu’il est en train de devenir.

Marseillaise reggae[modifier]

Il cultive son aura d'artiste culte en participant à de nombreux films. Malheureusement pour lui, s'il est considéré comme un acteur de talent, il ne tourne pratiquement que dans des films de peu d'ampleur[réf. nécessaire]. En 1976 il se lance pour la première fois dans la réalisation cinématographique. Son film Je t'aime moi non plus obtient très vite une réputation sulfureuse avec un scénario audacieux touchant aux tabous de l'homosexualité et de l'érotisme. Il réalise trois autres films (dont Équateur en 1983) qui obtiennent peu de succès, les sujets abordés étant souvent provocateurs, que ce soit l'inceste (Charlotte for Ever en 1986), l'exhibitionnisme (Stan the Flasher) ou l'homosexualité...

En 1979, son nouvel album enregistré à Kingston devient disque de platine en quelques mois. La Marseillaise (reggae) choque[1] le journaliste du Figaro Michel Droit qui écrit un article virulent selon lequel, en antisémitisme, « il y a aussi des rabatteurs ». Serge Gainsbourg lui répondra par voie de presse dans un article intitulé On n'a pas le con d'être aussi Droit[23]. Un double CD réunissant nouveaux mixages, enregistrements inédits, versions dub et d'artistes jamaïcains est paru en 2003.

Pour répondre aux campagnes de presse dont il devient peu à peu l'objet et qui le touchent profondément dans son estime, le 13 décembre 1981, Gainsbourg riposte en achetant le manuscrit original de la Marseillaise (135 000 F, soit 20 580 euros), vendu aux enchères à Versailles[1]. Peu de temps après, de nouveau en concert, cet évènement médiatisé par les journaux télévisés permettra cette fois à Serge Gainsbourg d'avoir les parachutistes de son côté, faisant ainsi définitivement taire les rumeurs malveillantes[1] au sujet de son patriotisme.

La salle de concert de Strasbourg où il doit se produire est investie par des membres d'une association d'anciens parachutistes militaires qui désapprouvent sa version de La Marseillaise, mais Gainsbourg garde tout son sang-froid et prend les paras au dépourvu en chantant a cappella, et le poing tendu, la version originale de l'hymne français : les paras sont donc de ce fait obligés de se mettre au garde à vous après un moment de flottement, comme en témoignent les bandes d'actualités de l'événement. « J'ai mis les paras au pas ! », s'amusera-t-il dans l'émission « Droit de réponse » de Michel Polac ; et de fait, les paras, estimant avoir eu réparation, se retirent. Gainsbourg poursuit une tournée triomphale, accompagné de Sly and Robbie et des choristes de Bob Marley : les I Threes[24]. Un double CD, Gainsbourg et cætera réunissant de nouveaux mixages de l'intégrale d'un concert au théâtre Le Palace de Paris restitue ce qui reste son meilleur enregistrement en public.

Années 1980 : « Gainsbarre »[modifier]
11 mars 1984, Sept sur sept sur TF1.
Maison de Serge Gainsbourg au 5bis de la rue de Verneuil à Saint-Germain-des-Prés conservée en l'état par Charlotte Gainsbourg après le décès de son père.

Se jugeant offensé par les propos calomnieux dans les articles de presse à son encontre, notamment au sujet de la marseillaise, et se sentant artiste incompris, il se réfugie dans la vie des milieux noctambules et interlopes, consommant un peu plus d'alcool et de tabac et délaissant la vie de famille.

Les boîtes de nuit, les beuveries, le noctambulisme, la décrépitude physique… De plus en plus, « Gainsbarre » succédera à Gainsbourg avec quelques apparitions télévisées plus ou moins alcoolisées[1]. Il fortifie ainsi sa légende de poète maudit mal rasé et ivre qui lui vaut tantôt l'admiration, tantôt le dégoût. En septembre 1980, après plus de dix ans de vie commune, Jane Birkin n'en peut plus et le quitte. Elle admet lors d'une émission télévisée réalisée après sa mort : « J'avais beaucoup aimé Gainsbourg, mais j'avais peur de Gainsbarre ». Renaud s'inspirera plus de vingt années plus tard de ces évenements pour écrire sa chanson Dr Renaud, Mister renard qui traduit une descente aux enfers présentant bien des similitudes. À partir de cette période, il devient un phénomène de télévision de par son comportement provocateur et décadent qui déclenchera plusieurs scandales.

Le 11 mars 1984, il brûle les trois quarts d'un billet de 500 francs devant les caméras de télévision pour dénoncer le « racket fiscal » qui le taxe à 74 %, argent dépensé non pas pour les pauvres mais pour le "nucléaire et toutes les ..." Il apparaît le plus souvent ivre et mal rasé. En avril 1986, dans une émission de Michel Drucker du Samedi soir, où la chanteuse américaine Whitney Houston est présente, Gainsbourg lui dit en anglais, "I want to fuck her" (je veux la baiser).

Serge rencontre une nouvelle égérie, Bambou, pour laquelle, il ne peut, une fois de plus, s'empêcher de composer. Il lui fera chanter quelques titres qui ne rencontrent pas les faveurs du public (Made in China, 1989). Il continuera cependant d'écrire pour Jane Birkin.

Gainsbourg enregistre son nouvel album reggae à Nassau aux Bahamas avec la même équipe que le précédent. On peut y entendre les paroles de Ecce Homo :

Et ouais c'est moi Gainsbarre
On me trouve au hasard
Des night-clubs et des bars
Américains c'est bonnard
(...) Il est reggae hilare
Le cœur percé de part en part.

Portrait de Serge Gainsbourg au restaurant 3 étoiles L'Espérance de Marc Meneau en Bourgogne, ou il passe ses derniers jours.

Au lieu de mettre en scène la naissance de Gainsbarre, la version alternative de ce morceau évoque le décès de Gainsbourg. Intitulée Ecce Homo et cætera, elle n'a été publiée qu'en 2003 sur un double CD réunissant nouveaux mixages, enregistrements inédits, versions dub et d'artistes jamaïcains. Selon Bambou, présente à Nassau, le fait que ce morceau ne fasse surface qu'après sa mort était « intentionnel ».

Son œuvre quasi-intégrale sort en coffret CD. Il contient de nombreux titres introuvables que les collectionneurs s'arrachent à prix d'or ; toutefois, les chansons écrites pour ses interprètes ne sont pas incluses, ni un certain nombre d'inédits, ni les concerts. Il part ensuite pour New York où il enregistre ses deux derniers albums, Love on the Beat et You're Under Arrest. Après le reggae, il se frotte au hip-hop et au funk. Il se produit de longues semaines en concert au Casino de Paris.

Décès et obsèques[modifier]

Gainsbourg meurt le 2 mars 1991 au 5 bis rue de Verneuil dans le 7e arrondissement [1] à la suite d'une cinquième crise cardiaque. Il avait composé un album de blues avant sa mort et avait prévu de partir l'enregistrer à la Nouvelle-Orléans quelques jours plus tard.

Tombe de Serge Gainsbourg, Olga et Joseph Ginsburg.

Il est enterré avec ses parents au cimetière du Montparnasse (1re section) à Paris où sa tombe est l'une des plus visitées avec celles de Jean-Paul SartreSimone de Beauvoir et de Charles Baudelaire qu'il mit en musique (Baudelaire (« Le serpent qui danse »), Album nº 4, 1962). La tombe porte le nom de Serge Gainsbourg et de ses parents, Olga (1894-1985) et Joseph (1896-1971) Ginsburg.

Lors de son enterrement, le 7 mars 1991, vinrent notamment parmi la foule, outre sa famille, Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Françoise Hardy, Patrice Chéreau, Eddy Mitchell, Renaud, Johnny Hallyday, les ministres Jack Lang et Catherine Tasca, et les brigades de cuisiniers et serveurs du restaurant « L'Espérance » où il avait passé ses derniers jours. Catherine Deneuve lut devant la tombe le texte de la chanson Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve [25].

Vie privée et vie sentimentale[modifier]

En 1951, Serge Gainsbourg se marie à Élisabeth Levitsky, fille d'aristocrates russes émigrés, avec qui il restera jusqu'en 1957[26].

Il rencontre ensuite Françoise-Antoinette Pancrazzi, dite Béatrice (appelée princesse Galitzine depuis son premier mariage). Le 7 janvier 1964, il se marie avec elle. Leur fille Natacha est baptisée le 8 août 1964. Après un deuxième divorce, il s'installe à la Cité internationale des Arts, dans une chambre d'étudiant, en février 1966. Il se réconcilie avec Béatrice en 1967, et ils ont un fils au printemps 1968, Paul, qui n'a jamais réellement connu son père[12]. Très jalouse, Béatrice fera régulièrement des scènes à Lucien, allant même, un jour, jusqu'au Japon pour simplement gifler celle qu'elle croyait une rivale.

Fin 1967, il vit une passion, qui ne dure que trois mois, avec Brigitte Bardot[22].

En 1968, il rencontre l'actrice britannique Jane Birkin[22], sur le tournage du film Slogan. Leur fille Charlotte Gainsbourg[22] naît le 21 juillet 1971 à Londres. Ils se séparent en septembre 1980.

À partir de 1981, il vit avec une jeune mannequin, Bambou, dont il a un fils, Lucien dit Lulu Gainsbourg, né le 5 janvier 1986.

En 1985, il rencontre une jeune fille de seize ans, Constance Meyer, qui lui avait écrit une longue lettre glissée sous la porte de son domicile. Le soir même, il l'invite à dîner et trois mois plus tard ils sont amants. Elle entretiendra une relation avec Serge jusqu'à sa mort[27]. Elle deviendra ultérieurement photographe professionnelle. La nature de cette relation est révélée et contée dans un récit autobiographique publié en octobre 2010 par celle-ci[28].

En 1986, parallèlement à sa rencontre avec Constance Meyer, il rencontre Aude Turpault, âgée de treize ans, avec laquelle il entretiendra une relation filiale et amicale jusqu'au décès du chanteur en 1991. Aude Turpault a relaté cette relation dans un livre intitulé « 5 bis » aux éditions Florent Massot en 2002 (réédité en 2011 en version augmentée aux éditions Autour du Livre). Aude Turpault a également fait une apparition dans son film Stan The Flasher (1989) au côté d'Elodie Bouchez[29].

Serge Gainsbourg se rend acquéreur d'une Rolls Royce, non pas une Silver Ghost comme le protagoniste de Histoire de Melody Nelson, mais une Rolls Royce Phamtom de 1928. Il ne pouvait pas la conduire, n'ayant pas de permis de conduire[30].

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