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26 décembre 2012

"L'Homme qui rit" : Vision étriquée d'un roman démesuré

Le Monde.fr

 

Le Monde.fr |               25.12.2012 à 16h47• Mis à jour le               25.12.2012 à 17h47

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Gérard Depardieu et Marc-André Grondin dans une scène du film Gérard Depardieu et Marc-André Grondin dans une scène du film "L'Homme qui rit" de Jean-Pierre Améris. | Thierry Valletoux / Incognita / Europacorp

 

Lire aussi l'article de Jacques MandelbaumDepardieu, enfant perdu de la patrie

Pas une mince affaire que l'adaptation de L'Homme qui rit au cinéma. Le roman, publié en 1869, est un échec notoire, mais demeure en même temps l'un des plus étranges et impénétrables du titanesque Victor Hugo, mixte de roman philosophique et de romantisme noir. Située dans l'Angleterre de la fin du XVIIe siècle, le roman met surtout en scènes quelques personnages que le talent d'Hugo rend comme d'ordinaire inoubliables, à commencer par son héros Gwynplaine, jeune orphelin défiguré par un trafiquant d'enfants, qui lui laisse sur le visage une cicatrice qui le défigure sous un rire éternel.

Recueilli par le vagabond Ursus, aimé par sa jeune compagne d'infortune Déa, frappée de cécité, Gwynplaine se fait sur les tréteaux du théâtre de rue une renommée telle qu'il est appelé à la Cour, où l'attendent de capiteuses et dangereuses épreuves, à commencer par la révélation de sa véritable identité nobiliaire.

Roman tout à la fois baroque et politiquement engagé, inégal et monstrueux, grand ouvert sur l'imaginaire, L'Homme qui rit appelle à ce titre un traitement cinématographique qui soit digne de l'effroi et de la fascination qu'il suscite. La version qu'en donne Jean-Pierre Améris, qui hésite entre les conventions narratives du réalisme et le boursouflé du gothique hollywoodien, est bien trop illustrative et gentillette pour convaincre.

Quelques séquences troussées

Voici un film situé nulle part, interprété sans génie, figé dans une admiration sincère sans doute, mais qui ne se permet guère l'écart ni l'invention. Quelques séquences n'en sont pas moins troussées, tout particulièrement l'apostrophe vibrante de Gwynplaine aux Lords dans l'enceinte du Parlement, où le metteur en scène parvient à mettre en adéquation sa mise en scène avec le lyrisme révolutionnaire de Hugo, dont on ne citera à titre d'exemple que cette phrase vibrante : " Je représente l'humanité telle que ses maîtres l'ont faite. L'homme est un mutilé. Ce qu'on m'a fait, on l'a fait au genre humain. On lui a déformé le droit, la justice, la vérité, la raison, l'intelligence, comme à moi les yeux, les narines et les oreilles; comme à moi, on lui a mis au cœur un cloaque de colère et de douleur, et sur la face un masque de contentement ".

Ces instants sont trop rares. Pour le reste, le film démontre, par défaut, que certaines œuvres littéraires ne tolèrent qu'un nécessaire éloignement dans leur transposition vers les autres arts, notamment visuels. On peut ainsi considérer, sans paradoxe, que des œuvres qui n'ont pas de rapport explicite avec le roman - comme Edward aux mains d'argent de Tim Burton ou L'apollonide de Bertrand Bonello - en pénètrent plus profondément les arcanes.

La bande-annonce

 


L'Homme qui rit. Film français de Jean-Pierre Améris. Avec Gérard Depardieu, MArcandré Grondin, Christa Théret. (1h33).

 

Jacques Mandelbaum

L'avis du "Monde"

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