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10 mai 2013

Enfance clandestine: La dictature à hauteur d'enfant

Le Figaro.fr

 

        

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    • Mis à jour le 07/05/2013 à 17:13
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    • Publié le 08/05/2013 à 07:00
    •         

   

Premier film du réalisateur Benjamin Avila qui, à travers le regard d'un gamin, évoque les années 1970 en Argentine, à l'époque de la junte militaire.

                       
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Argentine, 1974. Un petit garçon dort sur les genoux de sa mère pendant que l'autocar ramène toute la famille à bon port. Il pleut sur le pare-brise du bus. Les lumières de la nuit se teintent de reflets marins. Sur les pavés mouillés, le petit Juan titube de sommeil. Il a envie de faire pipi, sa mère cherche les clefs de la porte d'entrée, tandis que le père part acheter des cigarettes. Soudain, une voiture surgit du fond de la rue. Le père dégaine son arme, hurle à sa femme de protéger l'enfant. La vitre de l'automobile s'est abaissée et un revolver pointe, menaçant. Une fusillade s'ensuit. Fulgurante. Entre-temps, le film s'est mué en un dessin animé. Le mélange de prises de vues réelles avec l'animation est parfaitement raccord. La violence est sauvage, mais atténuée par le côté BD. Au sol, l'enfant voit son père blessé au genou. La caméra prend de la hauteur quand la voiture s'éloigne enfin. Le père et le fils sont allongés sur les pavés du trottoir. Deux petites rivières suintent entre les rainures, l'une rouge de sang, l'autre jaune sous l'enfant suggère qu'il a fait sur lui tellement il a eu peur.

Il n'aura fallu que trois minutes au jeune cinéaste argentin Benjamin Avila, 41 ans, pour planter le décor d'Enfance clandestine. Non sans une certaine maestria. Ce premier film, présenté l'an dernier à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, il le porte en lui depuis longtemps. Mais au lieu d'être totalement autobiographique, Avila a eu la sagesse et l'intelligence de le mêler à une intrigue plus romanesque. C'est son petit héros, Juan, qui porte le film. C'est à travers lui qu'on va découvrir ce que c'est que de vivre dans une famille de militants politiques revenus clandestinement au pays pour lutter contre la junte militaire qui maintenait le pays sous son joug. Juan devient Ernesto. Les adultes lui apprennent à devenir méfiant. Grâce à sa double identité, il intègre une école et fait semblant de mener une existence sans histoire, tandis que ses parents conduisent des actions militantes dangereuses.

Un funambule condamné à ne faire aucun faux pas

Le film décrit parfaitement ces deux mondes distincts. D'un côté, l'univers des adultes, pétri de paranoïa, de violence sourde, de réunions secrètes, de cachettes dissimulées dans des faux cartons de bonbons au chocolat entreposés dans la remise. De l'autre, la vie d'un écolier de 11 ans qui tombe amoureux d'une jolie Maria, en la voyant danser lors d'une séance d'entraînement au gymnase. Dans Enfance clandestine, une fête d'anniversaire est alors vécue comme un drame. Heureusement que la figure de l'oncle Beto vient dédramatiser le sérieux angoissant d'un père et d'une mère dévoués corps et âme à la révolution.

C'est à travers Juan, le petit héros, qu'on va découvrir ce que c'est que de vivre dans une famille de militants politiques revenus clandestinement au pays pour lutter contre la junte militaire qui maintenait le pays sous son joug.

C'est à travers Juan, le petit héros, qu'on va découvrir ce que c'est que de vivre dans une famille de militants politiques revenus clandestinement au pays pour lutter contre la junte militaire qui maintenait le pays sous son joug. Crédits photo : Pyramide Distribution  

Tiraillé entre ces deux réalités, Juan/Ernesto avance dans sa vie comme un funambule condamné à ne faire aucun faux pas. Avila orchestre son film entre ces deux tensions narratives. Chaque scène violente se retrouve stylisée grâce à l'astucieux procédé du film d'animation. Quand le petit héros s'évade dans la forêt et flirte avec Maria près d'une carcasse de voiture, on sent que la réalité le rattrapera sans coup férir. Une splendide séquence de baiser dans la galerie des glaces d'une fête foraine dit toute la mise en abîme et le jeu divergent des reflets face à une réalité en trompe-l'œil.

Avec un mélange de gravité et d'insouciance, Enfance clandestine distille cette atmosphère nostalgique d'enfance sacrifiée, mais sans jamais se départir de sa singularité: filmer la dictature à hauteur d'enfant. Un premier film audacieux en forme de récit d'apprentissage, qui oscille avec grâce entre réalisme et onirisme.

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    Premier film du réalisateur Benjamin Avila qui, à travers le regard d'un gamin, évoque les années 1970 en Argentine, à l'époque de la junte militaire.

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