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25 mai 2013

« The Immigrant » : Marion Cotillard dans son meilleur rôle américain

 

Ciné Obs

 

  

                                          Guillaume Loison                        Par                                                     24 mai 2013                     
                                                                                                                                                                      

Voilà, on a vu « The Immigrant » de James Gray, le film, - de très loin - le plus attendu de la compétition. On en sort légèrement tiraillé, fourbu mais heureux, convaincu qu’il va mûrir, s’imprimer durablement, que sa beauté grise et son romantisme sourd vont l’emporter sur les quelques scories qui le lézardent. A court terme, on prend le pari qu’il paiera cher sa santé vacillante – la palme va lui échapper cela paraît plié d’avance, en témoignent les premier tacles de la critique qui ont fleuri dès la sortie de projo sur les réseaux sociaux.

Cette impression d’un film voilé, un peu patraque court tout du long ici, c’est vrai. Dès le premier plan en fait, qui navigue d’un flou à un autre, du classicisme habituel de Gray à un académisme sournois auquel il avait jusqu’à maintenant toujours échappé. D’abord le verso de la statue de la liberté, puis la caméra recule, fait le point sur le dos de Joaquin Phoenix, pardessus épais et chapeau melon début XXe siècle. Image subrepticement granuleuse, à mille lieux des ouvertures amples et fluides des précédents (du métro de « The Yards » au baiser langoureux de « La nuit nous appartient »), légère contrariété qui débouche sur un mystère plus mat. Phoenix déambule dans Elis Island entre files d’attentes d’immigrés et fonctionnaires en uniforme, pure présence officieuse admirablement mise en scène : un personnage bien portant mais pas très élégant, qui se love dans un entre deux social et moral indécidables. Un drôle de chevalier qui sauve l’immigrante Cotillard d’une expulsion immédiate pour mieux l’enrôler dans un esclavagisme new yorkais doucereux, flottant.

Gray s’en tient à cette ligne d’horizon basse et brouillassée : on se prostitue sans le dire (rarement, du moins) ni souffrance exagérée, entre soulagement d’un pire évité (le premier client, jeune et gentillet, paie cash) et espoirs modestes. Pour Cotillard, (qui signe au passage, sa meilleure prestation dans un film américain) : libérer sa sœur retenue pour six mois du sanatorium d’Elis Island, passer de la tutelle de son maquereau amoureux à celle d’un magicien de quartier (l’insipide Jeremy Renner, bonjour le prince charmant) qui rêve d’un nouveau départ en Californie. Pour Phoenix, dans un rôle ultra difficile dont il se tire avec les honneurs : passer d’employeur paternaliste à époux aimé, (pas vraiment le Pérou). Pour James Gray : faire un film sur l’état d’immigration plutôt qu’un film XXL sur l’Amérique. Dans le temps de « The Immigrant », il n’est pas encore question de rêver ni même de s’intégrer, simplement de poser les pieds sur le sol, de s’octroyer à minima un espace vital et un semblant de dignité. Un temps charnière, rarement exploité au cinéma – on est déjà au delà de la survie.


 

 

                             
                                  

 

 

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