Herbie Hancock, un grand jazzman
France Soir
Vis ma vie de people
Un grand concert autour de Herbie Hancock, pianiste de génie fraîchement nommé ambassadeur de bonne volonté à l'Unesco, a lieu ce vendredi soir au siège parisien de l'institution. Un prélude à la première "Journée internationale du jazz" qui se déroulera le 30 avril à la Nouvelle-Orléans.
Le pianiste et compositeur Herbie Hancock, qui s'illustra notamment dans le quintette de Miles Davis, en aura autour de lui du beau monde ce vendredi soir au siège de l'Unesco pour fêter sa nomination en tant qu'ambassadeur de bonne volonté de l'institution. Qui de plus indiqué que lui, amateur d'expériences musicales, et découvreur de talents, pour diriger le concert dans une salle archi-comble depuis des semaines? Personne.
Autour du maître, d'autres génies du jazz seront présents, tels le bassiste et guitariste Marcus Miller, George Benson, le vétéran sud-africain Hugh Masekela ou encore les illustres chanteuses Dee Dee Bridgewater, Barbara Hendricks et Tania Maria.
Outre la soirée, dès ce matin 10 heures, heure précoce pour les jazzmen, a commencé en même place et lieu une série de master-classes, tables rondes, cours d'improvisation et autres activités liées au jazz. « Lors de ma master-class, je vais montrer comment le soul est devenu jazz, présenter les techniques de projection de la voix », s'est réjoui jeudi la chanteuse Nicole Slack-Jones. Surtout, souligne l'artiste de Louisiane, « je veux montrer comment la musique, le jazz en particulier, amène la paix, en rapprochant les gens et les cultures dans un siècle cruel ».
Diva de l'opéra, Barbara Hendricks demande pour sa part aux jeunes d'étudier « le jazz qui fait partie intégrante de l'héritage culturel de l'humanité ». Des musiciens français et européens, proche-orientaux, asiatiques participent à cette fête mondiale du jazz, musique désormais universelle et en constante évolution. La part belle est cependant donnée aux musiciens noirs des Etats-Unis, descendants d'esclaves, et d'Afrique, source du jazz.
« Dans ma quête d'apprentissage du blues et des origines, il est très clair que, lorsque vous entendez de la musique venant d'Afrique - du Mali, du Sénégal ou du Nigéria - ou que vous écoutez du delta blues du Mississipi, ils parlent la même langue », explique Barbara Hendricks, en invitant « à jouer davantage tous ensemble, à nous écouter ».
Nicole Slack-Jones le clame avec force: « l'Afrique est dans mon sang, c'est la racine » par le chant, la danse, la créativité. La directrice de l'Unesco, Irina Bokova, estime quant à elle que depuis ses origines « le jazz a fait entendre sa voix passionnée contre toutes les formes d'oppression. C'est une langue de liberté qui parle au cœur de toutes les cultures ».
Ensuite, la grande famille du jazz prendra la direction de la Nouvelle-Orléans pour les célébrations de la première Journée internationale du jazz. Un concert très spécial à Congo Square, quartier historique de la ville, y sera organisé. Herbie Hancock, Diane Reeves, Terence Blanchard, Ellis Wynton Marsalis en seront. Et le soir, cap sur New York pour un concert à l'ONU diffusé dans le monde entier, avec Hancock, Dee Dee Bridgewater, Diane Reeves, Romero Lubamo, Esperanza Spalding, Angelique Kidjo, Zakir Hussain, etc. Quand le jazz est, quand le jazz est là...